SOLILOQUIES ALBUM TEXTS AND TRANSLATIONS
OLIVIER MESSIAEN Harawi - Chant d'amour et de mort: 1: I. La ville qui dormait, toi La ville qui dormait, toi Ma main sur ton cœur par toi. Le plein minuit le banc, toi. La violette double toi. L'œil immobile, sans dénouer ton regard, moi. 2: II. Bonjour toi, colombe verte Bonjour toi, colombe verte Retour du ciel. Bonjour toi, perle limpide Départe de l'eau. Etoile enchaînée Ombre partagée Toi, de fleur, de fruit, de ciel et d'eau Chant des oiseaux. Bonjour D'eau. 3: III. Montagnes Rouge-violet, noir sur noir. L'antique inutile rayon noir. Montagne, écoute le chaos solaire du vertige. La pierre agenouillée porte ses maîtres noirs. En capuchons serrés les sapins se hâtent vers le noir. Gouffre lancé partout dans le vertige. Noir sur noir. FRANK BRIDGE Three Songs for Voice, Viola and Piano, H. 76: 4: I. Far, far from each other Far, far from each other Our spirits have flown. And what heart knows another? Ah! who knows his own? Blow, ye winds! lift me with you I come to the wild. Fold closely, O Nature! Thine arms round thy child. Ah, calm me! restore me And dry up my tears On thy high mountain platforms Where Morn first appears. 5: II. Where is it that our soul doth go One thing I'd know: when we have perished Where is it that our soul doth go? Where is the fire that is extinguished? Where is the wind but now did blow? 6: III. Music when soft voices die Music, when soft voices die Vibrates in the memory Odours, when sweet violets sicken Live within the sense they quicken. Rose leaves, when the rose is dead Are heaped for the belovèd's bed And so my thoughts, when thou art gone Love itself shall slumber on. 'CLEMENS CZERNIK' 7: Graciella Graciella, wo bist du hin? Siehe, der Wind hat gedreht. Lass auch uns heimkehren. Graciella, die Gedanken sind frei! doch auch du hast eine Tür! Der Mond hat sie verschlossen. Graciella Jetzt bin ich dahin. Der Wegerich welkt und der Garten finster. PAUL WILLOT-FÖRSTER Selbstgespräche: 8: I. Vorwort/Entschuldigung (Joachim Ringelnatz) Ich kenne die harten Züge Und den trocknen Durst am Mund, Und wäre beides nur Lüge, Gäb es dein Auge kund. Ich horche an deinem Herzen, Was zehrendes Fieber spricht, Und lese in deinen Schmerzen Das Wort: Ich darf ja nicht. Ich kann dir die Ruhe nicht geben, Doch hab ich dich lieb, mein Kind, Wie alle, die so im Leben Klaglos einsam sind. 9: II. Schlaflied (Selma Meerbaum-Eisinger) Schlaf mein Kindchen, so schlaf schon ein, so schlaf doch und weine nicht mehr. Sieh: nur im Schlaf ist die Welt ja dein, so schlaf schon und wein nicht so sehr. Schließe die Augen und schlafe schon, hör nur, es rauschet der Wald. Im Schlafe, da gibt es nicht Hass, nicht Hohn, im Schlafe, da ist es nicht kalt, Schlafe, mein Liebling, und lächle, Kind, höre, der Fluss singt sein Lied. Schlafe, dann singt dir vom Glück der Wind und singt dir vom Frühling, der blüht. Schlafe, mein Kind und vergiss, was dich schmerzt! Dunkel ist für dich der Tag, hell ist die Nacht, wenn der Traum dich herzt, so schlafe, mein Kindchen, so schlaf. 10: III. Vokalise (Paul Willot-Förster) Ich lieb dich. 11: IV. Weltende (Jakob von Hoddis) Dem Bürger fliegt vom spitzen Kopf der Hut, in allen Lüften hallt es wie Geschrei. Dachdecker stürzen ab und gehn entzwei und an den Küsten - liest man - steigt die Flut. Der Sturm ist da, die wilden Meere hupfen an Land, um dicke Dämme zu zerdrücken. Die meisten Menschen haben einen Schnupfen!, die Eisenbahnen fallen von den Brücken. ERNEST CHAUSSON Serres chaudes, Op. 24 12: I. Serre chaude Ô serre au milieu des forêts ! Et vos portes à jamais closes ! Et tout ce qu'il y a sous votre coupole ! Et dans mon âme en vos analogies ! Les pensées d'une princesse qui a faim L'ennui d'un matelot dans le désert Une musique de cuivreaux fenêtres des incurables. Allez aux angles les plus tièdes ! On dirait une femme évanouie un jour de moisson : Il y a des postillons dans la cour de l'hospice Au loin, passe un chasseur d'élans, devenu infirmier. Examinez au clair de lune ! (Oh ! Rien n’y est à sa place !) On dirait une folle dévales juges, Un navire de guerre à pleines voiles sur un canal, Des oiseaux de nuit sur des lys, Un Glas vers midi, (Là-bas sous ces cloches!) Une étape de malades dans la prairie, Une odeur d’éther un jour de soleil. Mon Dieu! Quand aurons-nous la pluie, Et la neige et le vent dans la serre! 13: II. Serre d'ennui Ô cet ennui bleu dans le cœur ! Avec la vision meilleure Dans le clair de lune qui pleure De mes rêves bleus de langueur ! Cet ennui bleu comme la serre Où l'on voit closes à travers Les vitrages profonds et verts Couvertes de lune et de verre Les grandes végétations Dont l'oubli nocturne s'allonge Immobilement comme un songe Sur les roses des passions Où de l'eau très lente s'élève En mélant la lune et le ciel En un sanglot glauque éternel, Monotonement comme un rêve. 14: III. Lassitude Ils ne savent plus où se poser ces baisers, Ces lèvres sur des yeux aveugles et glacés. Désormais endormis en leur songe superbe Ils regardent rêveurs comme des chiens dans l'herbe. La foule des brebis grises à l'horizon Brouter le clair de lune épars sur le gazon. Aux caresses du ciel, vague comme leur vie, Indifférent et sans une flamme d'envie. Pour ces roses de joie écloses sous leurs pas Et ce long calme vert qu'ils ne comprennent pas. 15: Serres chaudes, Op. 24: IV. Fauves las Ô les passions en allées Et les rires et les sanglots! Malades et les yeux mi-clos Parmi les feuilles effeuillées, Les chiens jaunes de mes péchés Les hyènes louches de mes haines Et sur l'ennui pâle des plaines Les lions de l'amour couchés! En l'impuissance de leur rêve Et languides sous la langueur De leur ciel morne et sans couleur Elles regarderont sans trève. Les brebis des tentations S'éloigner lentes, une à une En l'immobile clair de lune Mes immobiles passions. 16: V. Oraison Vous savez, Seigneur, ma misère ! Voyez ce que je vous apporte ! Des fleurs mauvaises de la terre Et du soleil sur une morte. Voyez aussi ma lassitude, La lune éteinte et l'aube noire Et fécondez ma solitude En l'arrosant de votre gloire. Ouvrez-moi, Seigneur, votre voie Éclairez mon âme lasse Car la tristesse de ma joie Semble de l'herbe sous la glace. HANNS EISLER 17. Fünf Elegien: IV. Diese Stadt hat mich belehrt Diese Stadt hat mich belehrt Paradies und Hölle können eine Stadt sein. Für die Mittellosen ist das Paradies die Hölle. 18. Der Pflaumenbaum Im Hofe steht ein Pflaumenbaum Der ist klein, man glaubt es kaum. Er hat ein Gitter drum So tritt ihn keiner um. Der Kleine kann nicht größer wer'n. Ja größer wer'n, das möcht er gern. 'ist keine Red davon Er hat zu wenig Sonn. Den Pflaumenbaum glaubt man ihm kaum Weil er nie eine Plaume hat Doch er ist ein Pflaumenbaum Man kennt es an dem Blatt. 19. Faustus‘ Verzweiflung Nichts gibt's, was würdig wäre deiner Bemühungen, und keinen Seufzer verdient die Erde. Schmerz und Langeweile sind unser Los, und Schmutz die Welt, nichts andres. Beruhige dich. 20. Fünf Elegien: I. Unter den grünen Pfefferbäumen Unter den grünen Pfefferbäumen Gehen die Musiker auf den Strich, zwei und zwei Mit den Schreibern. Bach Hat ein Strichquartett im Täschen. Dante schwenkt Den dürren Hintern. 21. Goethe-Fragment Von Wolken streifenhaft befangen, Versank zu Nacht des Himmels reinstes Blau Vermagert bleich sind meine Wangen Und meine Herzenstränen grau. Laß mich nicht so der Nacht, dem Schmerze Du Alllerliebstes, du mein Mondgesicht! 22. Was ich dort gelebt Was ich dort gelebt, genossen Was mir all dorther entsprossen Welche Freude, welche Kenntnis Wär' ein allzulang Geständnis. Mög es jeden so erfreuen Die Erfahrenen, die Neuen. OLIVIER MESSIAEN Harawi - Chant d'amour et de mort: 23: X. Amour, oiseau d‘étoile Oiseau d'étoile Ton œil qui chante Vers les étoiles Ta tête à l'envers sous le ciel. Ton œil d'étoile Chaînes tombantes Vers les étoiles Plus court chemin de l'ombre au ciel. Tous les oiseaux des étoiles Loin du tableau mes mains chantent Étoile silence augmenté du ciel. Mes mains, ton œil, ton cou, le ciel. 24: XI. Katchikatchi les étoiles Katchikatchi les étoiles faites les sauter Katchikatchi les étoiles faites les danser. Katchikatchi les atomes faites les danser Katchikatchi les atomes faites les sauter. Les nébuleuses spirales, mains de mes cheveux. Les électrons, fourmis, flèches, le silence en deux. Alpha du Centaure, Bételgeuse, Aldébaran Dilatez l'espace arc-en-ciel tapageur du temps Rire ionisé fureur d'horloge au meurtre absent Coupez ma tête, son chiffre roule dans le sang ! Tou, ahi ! mané, mani, Tou, ahi ! mané, mani, O. Roule dans le sang, roule dans le sang ... Ahi ! 25: XII. Dans le noir Dans le noir, colombe verte Dans le noir, perle limpide. Dans le noir, mon fruit de ciel, de jour Lointain d'amour. Mon amour, mon souffle! Colombe, colombe verte Le chiffre cinq à toi La violette double, doublera Très loin, tout bas Très loin, tous bas, très loin. La ville qui dormait. |
Harawi - Song of love and death I. The Sleeping Town The sleeping town, thou. My hand on thy heart by thee. The bench in the depth of midnight, thou. The double violet, thou. The eye immobile, thy gaze unwavering, me. Good Morning, Green Dove Good morning, green dove, Back from the sky. Good morning, limpid pearl, Leaving the water. Enchanted star, Shared shadow, Thou, flower, fruit, sky and water, Bird song. Good morning Of water. Mountains Red-violet, black on black. The ancient, useless black ray. Mountain, hearten to the solar chaos of vertigo. The kneeling stone bears his black masters In close-packed monks’ hoods the firs rush to the black. An abyss cast on all sides towards vertigo. Black on black. Graciella Graciella, where have you gone? The wind has shifted its direction. Let’s go back home too. Graciella, thoughts are free, But you have a door as well! The moon has closed it. Graciella, now I am lost. The plantain withers, and the garden turns dim. Soliloquies I. Preface/Apology I know the harsh features And the dry thirst in the mouth, And if both were only lies, Your eye would reveal it. I listen to your heart, What consuming fever speaks And read in your pain The words: I must not. I cannot give you peace But I love you, my child, Like those who in life Are silently lonely, without complaints. Lullaby Sleep, my little child, embrace sweet dreams, Sleep and don’t cry anymore See: in this nocturnal world all is yours, Rest, and let tears no onger enthrall. Close your eyes and sleep now, Just listen, the forest rustles. In sleep no hatred or disdain resides, In sleep it is not cold. Sleep, my darling, and smile, my child, Listen, the river sings its song. Sleep, then the river will sing you of happiness. And sings to you of the blossoming spring. Sleep my child, release your painful past, For you the day is dark And bright is the night when dreams embrace you, Sleep, my little one, sleep. Vocalise I love you. World’s End From the citizens’ pointed head, hats take flight, In every breeze, echoes of cries resound. Roofers tumble and shatter, And on the coasts - it’s read - floods abound. The storm has come, The wild seas fiercely pound the shore, To crush stout dams that dare defy. Most people find themselves with sniffles at hand, Trains from bridges trumble. Greenhouses: I. Greenhouse O greenhouse amid the forests! Your doors shut tight for eternity! And all that lies beneath your dome! And within my soul, your similarities! Thoughts of a princess hungering for more, The sailor’s ennui in the desert, A brass melody drifts through the windows of the incurables. Seek the corners where warmth’s embrace! It looks like a fainting woman on a harvest day: There are postillions in the courtyard of the hospice In the distance passes an elk hunter, who has become a nurse. Examine under the moonlight’s gleam! (Oh! Everything seems out of place!) A madwoman before the judges, A warship sailing full sail in a canal, Nocturnal birds on top of lilies, A funeral toll at noon, (There under those bells!) A sickly Stage across the meadow’s space, The scent of ether in a sunny day. My God! When shall we obtain, The rain, the snow and the wind within the greenhouse’s domain? Greenhouse of Boredom Oh, this blue ennui in my heart! With a clearer vision, In the moonlight that weeps, Of my melancholic dreams. This blue boredom, seeming like a greenhouse, Where one sees closed through Deep green and glass panes, Covered with moon and glass. The vast vegetation, In nightly oblivion, stretches out, Immovably like a dream, Upon the bed of passionate roses. Where water rises slowly, Blending moon and sky, In an eternal glaucous sob, Monotonously, like a lingering dream. Weariness They no longer know where to place these kisses, These lips upon cold and sightless eyes. Now slumbering in their splendid dream, They gaze dreamily like dogs in the grass. The crowd of gray sheep on the horizon, Grazing on the scattered moonlight over the grass, To the caresses of the sky, as vague as their lives, Indifferent and without a hint of envy. For the roses of joy blossoming under their feet, And the long green clam they cannot fathom. Fatigued Beasts Oh, the passions have departed, Laughter and tears, now gone! Sickly, with half-closed eyes, Among the scattered leaves they lie. The yellow dogs of my sins, The sly hyenas of my hatred, And on the pale boredom of the plains, The lions of love lie dormant! In the impotence of their dreams, Languid beneath the weariness, Of their somber and colourless sky, They will gaze endlessly. The sheep of temptations, Slowly drift away, one by one, In the still moonlight’s glow, My motionless passions remain. Prayer You know, O Lord, my misery! Behold what I bring to You! Flowers tainted from the earth’s decree, And sunlight of a lifeless view. Also, see my weariness, The moon extinguished, dawn so bleak. Fertilise my solitude, With Your gory, let it speak. Open, O Lord, Your scared path, Illuminate my weary soul. For the sadness in my mirth, Feels like grass beneath the icy roll. This Town has Made Me Realise This town made me realise Paradise and Hell can be the same city. For those without means Paradise is a hell. The Plum Tree In the yard stands a plum tree. It is so small that one can hardly believe it. It has a fence around it so that no one steps on it. The little one cannot grow taller. To grow taller: that’s what he would like But there can be no question of that It gets too little sun. One hardly believes it is a plum tree Because it never has any plums Yet it is a plum tree. You can tell by its leaf. Faustus’ Despair There is nothing worthy of your efforts And the earth does not deserve a sigh. Pain and boredom are our lot, And the world is dirt, nnothing else. Calm down. Beneath the Green Pepper Trees Beneath the green pepper trees The musicians walk the streets, two by two with the writers. Bach has a string quartet in his pocket. Dante wiggles his bony bottom. Goethe-Fragment Enfolded by striped clouds the nights purest blue sank to night. Haggard and ashen are my cheeks and grey the tears of my heart. Do not abandon me at night, do not abandon me to pain O thou my dearest, my moon face. How I lived there How I lived there and enjoyed All I’ve gained What joy, what knowledge I cannot possibly name it all. May it give delight to all Eperienced or novice. (Eisler translations by Maria Hegele) Love, Bird of a Star Bird of a star, Thine eyes, singing, Towards the stars, Thy head upturned under the sky. Thine eye, starlike, Falling chains, Towards the stars, The shortest path from shadow to the sky, All the birds of the stars, Far from the picture, my hands sing, Star, augmented silence of the sky, My hands, thine eye, thy neck, the sky. Katchikatchi the Stars Katchikatchi the stars, Make them leap, Katchikatchi the stars, Make them dance, Katchikatchi the atoms, Make them leap, Katchikatchi the atoms Make them dance. The spiral nebulae, hands of my hair. Electrons, ants, arrows, silence halved. Alpha Centauri, Betelgeuse, Aldebaran, dilate the rainbow space kicking up a row in time, Ionised laughter rage of timepiece for absent murder, Chop off my head, its figures are rolling blood! Tou, ahi! Mane, mani, Tou, ahi! Mane mani, O, roll in blood. Ahi! In the Dark In the dark, green dove, In the dark limpid pearl, In the dark, my fruit of sky, of day. Far distance of love. My love, my breath! Dove, green dove, The figure five for thee, The double violet shall double, Far far, away, so low. Far away, so low, far away. The sleeping city … mh. |