Tamayo Ikeda writes:
'The recording is a game of mirrors between the night of Gabriel Fauré and that of Frédéric Chopin. After reading the novel titled The Nocturne by French philosopher Vladimir Jankelevitch, I was profoundly amazed. His book inspired me to associate these two composers. Written clandestinely during the dark period of World War II, this book has the rare ability to express precisely what I feel, but in words.
Jankelevitch compares Chopin’s Nocturnes which accompany us through the deep pain experienced in the solitude of the night to those of Fauré, which evoke dark nights but with the promise of a "golden sun". They offer hope, transforming those same nights into a promise of light.'
Tamayo Ikeda sait exactement où elle veut aller et nous y emmène, avec générosité et une douce autorité. Chaque pièce est abordée avec une vision d’ensemble qui se déploie sans faiblir jusqu’à la note finale. Tamayo Ikeda joue comme elle parle, éloquente et inspirée, puisant sa liberté dans une maîtrise impeccable du clavier qui autorise toutes les prises de risque. Venu du fond de l’âme, son rubato est la vie même. Sa science du son lui offre une palette infinie qui éclaire et révèle ce qu’on croyait connaître par coeur. Fauré, en particulier, y retrouve des couleurs oubliées, une jeunesse et une fougue qui n’ont plus rien à envier à celles de Chopin.
Les deux compositeurs finissent d’ailleurs par parler ici la même langue, sans rien perdre de leur caractère propre.
Parvenue au sommet de sa maturité, Tamayo Ikeda ose ce voyage au bout de la beauté qui s’achève sur une berceuse, retour au paradis perdu, et retrouvé, le temps d’une interprétation à couper le souffle.'
Arièle Butaux